Le nom de Mougères désigne un lieu complanté de cistes. En langue romane les cistes se nomment Mouchés, Moujhès, moges et l'on eut ainsi Mougères comme l'on a genestière,houblonnière. Le mot est fréquent jusqu'au XVème siècle dans les actes notariés de la région.

Déjà à l'époque romaine, Mougères existait. il y avait là une ancienne villa romaine où l'on cultivait la vigne. Des débris de poteries romaines, tuiles à rebords, dolia, amphores, que l'on trouve dans le sol ou dans les murs, l'attestent.

Nous ignorons l'époque exacte et même la raison de ce très ancien Sanctuaire et Pèlerinage. Les troubles des campagnes, les guerres de religion furent la cause de la perte des archives. Au XIIème, la célèbre Abbaye d'Aniane y avait certains droits et touchait certaines redevances sur Mougères. A la même époque, les anciens cartulaires d'Agde, d'Aniane et de Gellone nous montrent une ancienne famille portant le nom de Mougères.

Le premier témoin qui nous reste de l'antiquité du Sanctuaire est la bulle de Nicolas IV donnée à Orvieto le 13 juin 1291 et accordant au Sanctuaire une Indulgence d'une année et quarante jours aux quatre principales fêtes de la Sainte Vierge, c'est à dire la Nativité, l'Annonciation, la Purification et l'Assomption.

Nous savons que ce furent les Consuls de Caux qui appelèrent les Pères Dominicains pour desservir ce Sanctuaire, mais l'année nous est inconnue. Ces religieux desservaient ce Pèlerinage lorsqu'en 1490 les troubles fréquents dans les campagnes, suite des guerres, y produisirent une scène désastreuse. Des bandes armées pénètrèrent dans le Couvent et mirent à mort les Pères Barthélemy colombi et Antoine Tinelon. Le pillage et l'incendie suivirent. Les Pères Dominicains abandonnèrent Mougères.

En 1540, ils revinrent dans leur Couvent, mais en 1555, une bande de réformés vint de nouveau y apporter la désolation. Ils tuèrent le Père Flore Bernard Bruni après lui avoir percé la langue. Ce fut la cause d'un second abandon de Mougères, les religieux se retirèrent à Béziers.

Il fallut attendre 1645 pour voir revivre le Sanctuaire et son Pèlerinage. L'antique Chapelle était en ruine, mais la piété des fidèles fut prodigieuse. Une nouvelle église fut construite grâce aux donations des personnes pieuses et au dévouement des gens des villages voisins. Les Dominicains étaient revenus, il y eut plusieurs miracles et guérisons. Mougères connut une nouvelle prospérité jusqu'en 1789. Alors l'église fut fermée et le dernier supérieur le R.P. Coste mourut dans la Maison de réclusion de Montpellier à 82 ans, le 21 janvier 1793.

Le 18 janvier 1791, une pieuse femme de Pézenas, Madame de Maury, veuve d'un Conseiller à la Cour des Aides de Montpellier acheta Mougères à la vente des biens nationaux et ainsi elle sauva le Sanctuaire. En 1810, par son testament, elle institua pour ses héritiers son cousin Estore et Monsieur Jean Villard, mais avec l'obligation de donner Mougères aux premiers religieux vêtus de blanc qui rentreraient en France après la tourmente. Le 4 mai 1825, les Pères Chartreux vinrent à mougères. Ils avaient comme supérieur Dom Palémon Santy.

Le couvent était délabré, les premiers Chartreux eurent beaucoup de difficultés pour restaurer l'église et construire le Monastère selon les Exigences de leur Règle...

Ils étaient en pleine prospérité lorsque vinrent les expulsions de 1901. Les Pères durent partir pour l'exil par petits groupes ; le 24 septembre, le Monastère était vendu.

En 1935 seulement les Chartreux purent racheter leur Maison après les réparations nécéssaires, la vie revint à Mougères.

En 1970, les Pères Chartreux sont des précurseurs dans la région Languedocienne. Ils implantent dans leur domaine les cépages Sauvignon, Maccabéo, Muscat, Grenache blanc, Merlot, Cabernet et Grenache.




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